Voici un petit exposé de ce qui semble être l’histoire de nos Barbus
La majorité des personnes qui se sont lancées dans cette entreprise sont d’accord pour estimer que dès le Moyen Age il existait dans les Highlands un ou plutôt des chiens à poils longs. Ce type de chien semble être courant dans toutes les régions montagneuses d’Europe et d’Asie ; ce qui explique que certaines personnes estiment que le Bearded était déjà connu lors de l’invasion romaine.
Durant plusieurs siècles, les chiens n’avaient pas qu’une activité exclusive, surtout auprès des fermiers. Le chien devait être un surveillant des biens, des personnes et du troupeau ; il était courant qu’il soit aussi un conducteur de bétail et souvent il accompagnait son maître à la chasse. Les nobles avaient des lignées de chiens de chasse, l’armée avait ses chiens de combat,
mais le bas peuple avait des chiens aux multiples fonctions.
Certes avec le temps, et selon le lieu des préférences furent données à telle qualité plutôt que telle autre. Il est à noter que ce sont surtout certains traits du caractère et l’endurance qui prévalurent.
Le berger des plaines Polonais, un peu plus tard, lors d’échanges commerciaux entre le royaume d’Ecosse et la Pologne (XVème siècle)
Les mariages avec les races déjà implantées en Grande Bretagne
donnèrent naissance à plusieurs type de chiens.
Dès la Renaissance, il est courant de trouver des textes ou les noms de « Scotch Sheep Dog », « Highland Collie » , « Hairy Mou’Ed Collie ainsi que « Mountain Collie » apparaissent.
Les descriptions de ces chiens sont proches de celles de nos barbus.
Plusieurs tableaux ont été peints à l’effigie du Bearded,
les plus connus « The Shepherd’s dog » peint par Reinagle en 1804
et le tableau de Henning « Bearded Collie and Hound » en 1855
Au XIXème siècle, il devint de bon ton, même dans les campagnes, d’avoir une vision plus moderne, plus mécanique des choses ; ne l’oublions pas c’était l’ère de la Révolution industrielle, l’ère du modernisme, aussi, l’on commençât comme partout en Europe à sélectionner
les chiens par rapport à des tâches précises.
A cette époque, les fermiers des Highlands amenaient eux-mêmes, à pieds, leurs troupeaux jusqu’aux grands ports écossais. Il leur fallait un chien capable de travailler sur les hauteurs, de rassembler les bêtes, de les mener sur une longue distance, tout en surveillant qu’aucune ne s’égare ou ne soit volé.
A cette époque l’économie n’était pas très florissante et le prix des bêtes vendues couvraient à peine sinon pas du tout les dépenses annuelles, aussi, une fois les troupeaux conduits au port, les bergers se louaient comme dockers ou comme saisonniers dans de grandes propriétés anglaises.
De ce fait, leurs chiens devaient regagner seuls leurs montagnes. Les chiens revenaient par le même chemin s’arrêtant dans les mêmes auberges qu’à l’aller. Des notes attestent de cette pratique, car lors de leur retour les bergers payaient aux aubergistes l’eau et la nourriture des chiens.
Ce sont ces chiens les ancêtres de nos barbus.
Avec l’installation des Chemins de Fer, il devint plus aisé de mettre les troupeaux
dans des wagons et les chiens restèrent sur les monts de Highlands.
La première publication réellement consacrée au Bearded Collie date de 1891. Dans les expositions canines de Glasgow il n’était pas rare en cette fin de siècle de rencontrer de beaux spécimens, mais il fallut attendre 1897 lors de l’exposition du Scottish Kennel Club à Edimbourg pour que la race soit officiellement reconnue sous l’influence de M.H. Panmure Gordon, Président du S.K.C.,
grand cynophile et amateur de Bearded.
Au début du XXème siècle, un élevage acquièrt une certaine renommée :
celui de Baillie James Dalgliest, son affixe Ellwyn. Il créa en outre le premier club de race à Edimbourg en 1900, mais ne fut pas suivi.
Il récidiva en 1912, mais le club cessa ses activités dans la tourmente de la 1ère guerre mondiale.
Entre les deux guerre, il faut rendre hommage à Mrs Cameron Miller, affixe Balmacneil et à ses champions Balmacneil Scott et Balmacneil Rook son fils. De Janvier 1929 à Décembre 1934, elle produisit 10 portées et déclara 55 chiens, à sa mort, on ne retrouve aucune trace de ses chiens, mais il est certain que nos barbus actuels sont en partie issus de cet élevage.
Puis après ce petit renouveau la race périclita, aucune inscription de 1939 à 1948.
Certes il y avait encore des Bearded de compagnie et de travail dans toute l’écosse, mais dans les affres de la 2ème guerre mondiale, les inscriptions des naissances étaient omises !
Il fallut une erreur pour qu’une éleveuse anglaise en 1944, Mme G.O. Willison acquièrt Jeannie of Bothkennar, femelle brune née à Killiecrankie (à environ 10 miles de la demeure des Balmacneil ….)
Elle subit le charme de la race et grâce à son enthousiasme, sa ténacité et aussi ses relations dans la cynophilie elle fit connaître le Bearded en Europe puis aux U.S.A.
Pour le « fun » : le 7 Avril 1950 naquit la première portée dont descendent tous nos bearded actuels : 3 mâles, Bogle, Bruce et Bravado et 3 femelles dont 1 seule conforme au standard , Buskie.
Il est à noter, pour la petite histoire, que certains bergers néozélandais et australiens originaires des hautes terres d’Ecosse ont longtemps travaillé avec des Beardeds.
En important leurs moutons au XIXème siècle, ils avaient emmené leurs chiens; idem pour les sherpherds des plaines de Kansas ou du Missouri aux Etats Unis.
Ces chiens là aussi ont fait souche…..
Aujourd’hui, le Bearded est devenu un chien de compagnie, les capacités de ses ancêtres font de lui un chien adaptable à différents types de famille. Du Bearded citadin, à l’aise sur les trottoirs des grandes villes à celui plus rustique des campagnes, l’on retrouve les mêmes traits de caractère, sa joie de vivre, sa gaieté, son goût de la compagnie, sa roublardise aussi.
N’oublions pas que ces ancêtres devaient se débrouiller seuls.
L’histoire du bearded continue. Son adaptabilité lui permet d’évoluer dans diverses disciplines de sports canins : Grâce à ses ancêtres qui secondaient leurs maîtres dans la chasse au petit gibier (il traçait au sang) il a acquis un excellent flair très utile en Cavage.
De ses facultés à retrouver son chemin, il peut être un excellent pisteur.
De ses origines montagnardes, il garde un sens de l’équilibre et du saut qui en font un merveilleux agilitiste, mais de la ténacité de ses ancêtres, il peut se montrer un brin têtu, indépendant ; sa capacité à prendre des initiatives lui joue des tours aussi bien en agility que dans les autres disciplines.
Un dernier point : et le Troupeau ?
Dans certains pays, en Ecosse, aux U.S.A, en Suède pour ne citer que ceux-là, des bergers travaillent encore avec des Bearded. Tous louent ses facultés à prendre des initiatives et son approche très personnelle du troupeau ; le Bearded mord très rarement : il peut « moucher » une vache, mais préférera travailler à la voix ou à l’épaule. En France, le système actuel de garde de troupeaux ne laisse la place qu’à son cousin des plaines le Border Collie. D’autres races connaissent le même déclin : le petit berger des Pyrénées, le briard ou le beauceron pour ne citer que les races françaises.
Peu de Bearded évoluent en concours sur troupeau,
car les concours ont été conçus pour des chiens de plaine et surtout pour le Border Collie.
Merci à mes diverses sources :
« Le Bearded Collie » Edition de Vecchi - « Le Bearded Collie » Edition Atout Chien
article de Martine et Perre Gsell "Vos chiens magazine 1991"
Magazine "Animal.com" et divers amoureux du bearded